Pericles de pericles
En effet, durant sa longue carrière à la tête des armées athéniennes, Périclès a remporté bien des batailles. Sans être lui-même un spécialiste des affaires guerrières comme Phormion, il a su s’entourer d’hommes compétents, recourant notamment à l’aide de « Ménippos, son ami et son second comme stratège » (Plutarque, Préceptes politiques : « Périclès se servait de Ménippos pour commander les armées ». Il opère une stratégie d’héroïsation, qui ne passe pas seulement par les mots mais aussi par l’image : même si elle n’a peut-être été consacrée qu’après sa mort, en 429, l’effigie de Périclès dressée à l’Acropole mettait en valeur sa fonction de stratège, bien plus que ses traits véritables. Son prestige militaire demeure toutefois contesté. En effet, sur un plan strictement militaire, Périclès n’avait rien d’un stratège exceptionnel. En la matière, il souffrait grandement de la …afficher plus de contenu…
Dans cette œuvre, Thucydide répercute trois longs discours du stratège : une harangue en rapport avec la déclaration de la guerre, en 431, l’oraison funèbre où Périclès célèbre une Athènes encore sûre d’elle-même et dominatrice, enfin, en 430, le discours qu’il prononce devant une assemblée houleuse, à un moment où la cité est ravagée par l’épidémie et doit subir la dévastation de son territoire. Périclès, orateur reconnu respectaient ce que l’on peut qualifier de codes oratoires : à l’Assemblée comme sur l’Agora, il observait un comportement marqué selon Plutarque par l’ordre et la mesure, si bien que, sous la plume du moraliste, Périclès devient l’incarnation de l’orateur modèle, par opposition aux démagogues comme Cléon (p. 85). L’impassibilité péricléenne est aussi un point à évoquer : à la tribune de l’Assemblée, il affront plusieurs fois la colère du peuple sans jamais trahir le moindre agacement. Cette