Peut-on définir la morale comme un ensemble de règles ?
On considère souvent la morale comme un ensemble de devoirs, ou de règles qu'il faut suivre dans la conduite de sa vie. Les Anciens au contraire, sans nier l'existence des devoirs, voyaient dans la morale essentiellement la recherche d'un perfectionnement personnel caractérise par les vertus. C'est, comme on le verra, la grande crise de la théologie chrétienne à la fin du Moyen Age qui est à l'origine de ce changement de point de vue dont il faudra examiner le bien fondé.
I- La morale comme ensemble de règles
a) Les règles morales sont fixés par la société
Beaucoup de personnes considèrent que ce qu'on doit faire est ce que font la plupart des gens, et que par conséquent, les règles du bien et du mal sont fixées par la société. En fait, il est évident que cette expression a un sens indéterminé , et qu'on ne sait pas si le comportement normal est identifié au comportement le plus fréquent, ou à celui qui est présenté comme tel par groupe quelconque, par exemple la presse, même s'il est en réalité minoritaire. Il est cependant clair que par là on se dispense de chercher la justification des règles en fonction desquelles on agit, en disant qu'agir autrement « ne se fait pas ».
Cette conception revient à celle des positiviste, selon laquelle les règles morales ne correspondent à aucune justification rationnelle, mais sont l'expression d'une contrainte exercée par le groupe social sur l'individu. Par là ils expliquent la diversités des conceptions morales entre les hommes.
Freud pense également que la morale vient de la société, mais chez lui cette position a un sens clinique : l'enfant, qui ne comprend pas encore le bien-fondé des règles morales, y voit une contrainte à lui imposée par l'environnement social et notamment par ses parents. Aussi la morale apparaît-elle sous cette forme archaïque dans le rêve ou dans les symptômes névrotiques observé par le psychiatres. Mais on peut seulement en conclure