(Introduction:) Le travail humain, mêlé à la technique, est une affaire de culture. Il se transmet de génération en génération, et remonte aux premières fabrications, aux premiers outils des hommes. Le travail n’est tout du moins pas inné pour eux, puisque nous le savons, les hommes, contrairement aux animaux, n’agissent pas de façon instinctive. D’où nous vient alors ce besoin, cette nécessité, cette contrainte qu’est le travail ? Pourquoi travailler ? Pourquoi, encore aujourd’hui, travaillons-nous ? Qu’est-ce qui donne un sens au travail ? Qui dit que le travail nous est utile ? Qui dit que le travail ne nous rapproche pas plus des animaux, en nous obligeant à assimiler et par la suite reproduire des automatismes ? En d’autres termes : Pourquoi, malgré son côté négatif et aliénant, continuons-nous à travailler ? Nous aborderons cette question en évoquant les ‘notions’ et les fondements du travail chez l’homme, nous verrons ensuite que le travail peut se traduire par une activité aliénante, et enfin, nous nous demanderons pourquoi, après tout cela, l’homme s’efforce tout de même de travailler.

(Développement:)
Premièrement, évoquons les ‘notions’, et les fondements du travail chez l’homme, en commençant par une question essentielle : Le travail, une activité propre à l’homme ? Il semblerait que oui. Tout du moins c’est ce qu’avance, plus ou moins explicitement, Marx dans cette phrase : « Ce qui distingue le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche ». Ainsi, là où l’animal travaille instinctivement, l’homme travaille avec sa pensée, l’interposant entre lui et son travail. En travaillant l’homme mobilise et développe cette faculté, cette spécificité qu’est la pensée. Si le travail émerge avant tout d’un besoin de survie chez l’homme, il se modifie d’avantage, au gré du temps, chez les humains que chez les animaux. L’homme, grâce à sa pensée peut concevoir, bâtir,