Mesdames, Messieurs les jurés, je tiens avant tout à vous exposer mon point de vue sur cette affaire. Je suis devant ce tribunal qui m’accuse d’être un homme et qui juge que pour cela je mérite la mort. La question consiste à savoir si cette accusation est juste ou pas. Permettez moi de vous prouver que je ne suis pas une erreur de la nature, bien au contraire. Je conçois l’incompréhension que vous avez à mon égard sur le fait que j’ai peut-être commis une faute en tirant sur Guillemette la Charnue. Je désire pour cela vous expliquer, le chasseur que je suis. Je pense que condamner l’humanité toute entière sur l’acte d’un seul homme est excessif. L’humain n’est pas néfaste, ni pour les êtres vivants ni pour la terre. Oui il mange des animaux, mais la perdrix elle-même ne se nourrit–elle pas d'animaux ? N’a t’elle pas besoin de tuer pour cela ? Je pense que pour le ver qui est mangé par celle-ci c’est tout aussi dramatique que pour la perdrix tuée par l’homme pour se nourrir. Chaque animal a un prédateur et chacun a son rôle à jouer. Je suis ici décrit comme un fou, un vilain ou encore un galeux, mais la description que fait Guillemette la Charnue sur le genre humain est abusive. Elle cherche à tout pri à prouver que l’homme n’est qu’un monstre et qu’il est surtout nuisible pour la nature. Pourtant il ne chasse pas pour le plaisir de tuer, il a besoin comme chaque être vivant de se nourrir pour vivre et la chasse n’est pas propre à l’homme mais à toutes les espèces. Elle me décrit comme une créature repoussante et mauvaise. Ici on m’accuse d’être un animal, de rire, de pleurer, de me moucher et même d’avoir de petits grès carrés dans la bouche qui ne sont que mes dents. Si l’homme est pourvu de dents c’est encore une fois pour s’alimenter, elle ne dit rien sur les animaux qui dévorent leur proie grâce à leurs crocs ou tout simplement sur les becs des oiseaux qui réussissent à couper et gober tous les insectes. On m’accuse tout simplement d’être un homme et