Points de vue et temps verbaux dans "l´après-midi de monsieur andesmas" de marguerite duras
DANS L´APRÈS-MIDI DE MONSIEUR ANDESMAS
DE MARGUERITE DURAS
L´Après-midi de Monsieur Andesmas de Marguerite Duras est notre objet d´étude. Nous aurions pu orienter notre analyse vers des aspects plus thématiques et littéraires, mais notre principal objectif est d´essayer de « comprendre » l´influence que peut avoir l´emploi des temps verbaux sur l´énonciation de cette oeuvre. Nous allons donc tout d´abord, faire un bref rappel de quelques notions nécessaires à notre approche. Ensuite , nous nous centrerons sur les particularités de ce roman de Marguerite Duras. Enfin, nous concluerons par une réflexion personnelle quant aux techniques narratives actuelles.
Avant de commencer ce travail, il est nécessaire de rappeler, d´une part, qu´actuellement les concepts de point de vue, focalisation ou perspective, sont sujets à de nombreuses contreverses et qu´il règne ainsi ,au sein du monde linguistique, un certain « flou », qui se refletera de même dans notre étude. Il est vrai que chaque linguiste propose de nouveaux paramètres et une nouvelle définition du point de vue, or de Genette à Rabatel, celle-ci a fortement changée.
D´autre part, tout au long de l´histoire littéraire et linguistique, il a existé plusieurs manières de raconter, de créer des mondes fictifs, où vivent des personnages qui agissent, parlent et pensent, mais c´est dans le temps verbal d´un texte que gît l´énigme de sa singularité.
E. Benveniste a distingué en 1966, dans les Problèmes de linguistique générale, chapitre XIX, deux catégories, deux systèmes d'énonciation dans la production linguistique : ces deux plans sont l'histoire(ou récit) et le discours. L'histoire est un énoncé (c´est à dire le produit d'un acte de parole, d'écriture dans un contexte donné) d'où est absente toute référence à l'énonciation ,celle-ci étant la mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d'utilisation ; l'énonciation concerne