Poésie et regles du langage
Sujet : Louis Aragon dans sa préface des Yeux d’Elsa en 1942 « Il n’y a poésie qu’autant qu’il y a méditation sur le langage et à chaque pas réinvention de ce langage. Ce qui implique de briser les cadres fixes du langage, les règles de grammaire, les lois du discours. »
Depuis l’Antiquité, de nombreux poètes ont tentés de définir leur art et de lui assigner des règles. Ces tentatives ont donnés lieu à de nombreux débats qui persistent jusqu’au XXème siècle notamment avec le mouvement surréaliste qui considère la poésie comme un travail sur les vers. L’œuvre d’Apollinaire, qui est précurseur de ce mouvement, en est d’ailleurs représentatif, notamment dans son recueil de poèmes Alcools.
Certain poète surréaliste le souligne. C’est le cas de Louis Aragon dans sa préface des Yeux d’Elsa en 1942 « Il n’y a poésie qu’autant qu’il y a méditation sur le langage et à chaque pas réinvention de ce langage. Ce qui implique de briser les cadres fixes du langage, les règles de grammaire, les lois du discours. »La poésie n’est plus seulement un procédé de l’expression des sentiments et de la conception du monde du poète, elle devient une entité desservie par le langage et non par le sens. Elle devient le lieu de métamorphose linguistique. Cependant on pourra se demander si la poésie peut être définie exclusivement comme un jeu faisant du poète un simple linguiste.
Nous verrons dans un premier temps que la poésie repose sur une méditation sur le langage. Puis nous verrons que la poésie comme langage spontané. Enfin nous verrons la poésie comme esthétique et non plus seulement comme méditation.
Dans sa citation, Aragon nous dit que la poésie passe par une réinvention du langage et de tout ce qui le compose, à commencer par les cadres fixes du langage. Jakobson nous définit les cadres du langage comme étant le signe composé du signifiant et du signifié. Briser les cadres fixes de ce langage équivaudrait à une rupture entre le signifiant et le