INTRODUCTION

N’ayant aucune expérience dans le champ du Handicap, je ne savais pas ce qu’étais une MAS. Suite aux cours prodigués par l’IRFE et les quelques conversations avec mes camarades de promotion sur leurs propres expériences, j’ai fini par associer la MAS à une maison d’accueil pour polyhandicapés dépendants, autrement dit, des personnes cloisonnées dans un état végétatif total. Mais en consultant le site de la structure dans laquelle j’allais effectuer mon stage, la Maison d’Accueil Spécialisée dite « à vocation psychiatrique » du CHS La Valette, j’ai réalisé que ce sont à d’autres types de Handicaps que j’allais être confrontée : l’autisme, les psychoses infantiles déficitaires ou chroniques… autant de termes que je connaissais mal et que je redoutais, les associant à la folie. Et c’est bien le premier mot qui m’est passé par la tête en entrant dans cet établissement, le lundi matin, heure du petit-déjeuner. Ces personnes qui se frappent la tête en poussant des cris, qui me suivent en me répétant une histoire incohérente de « pochon la semaine prochaine Jacky show» ou carrément en essayant de me mordre, ce monsieur qui se présente en me demandant s’il peut me fixer… Ce premier jour ma paru très long, et c’est très angoissée que je suis rentrée chez moi. Quelle place pouvais-je trouver au sein de ce service « psy » en tant que stagiaire éducatrice, où le travail ressemble d’avantage à de l’accompagnement thérapeutique ayant pour but de contenir ces personnes inadaptées au monde social extérieur, à les isoler, les enfermer pour les protéger des autres et d’eux-mêmes. Ma mission consisterait-elle seulement à leur prodiguer les soins de vie nécessaires à leur bien-être ? Je ne suis pas aide-soignante me suis-je dis. Enfin je me suis demandé comment le personnel soignant et éducatif pouvait gérer au quotidien de telles personnes si dépendantes tout en respectant ces théories de non infantilisation, de respect de l’intimité et de la vie privée etc., et