Proust
A la recherche du temps perdu – 1 -
Le narrateur, lorsqu'il ne trouve pas le sommeil, laisse vagabonder son esprit. Dès le début, on a affaire à un personnage hanté par le temps, par la veille, le sommeil ou le rêve éveillé durant lequel il recrée son propre monde où tous les sens sont en éveil : l'œil s'habituant à l'obscurité, regardant une lanterne magique qui renvoie au passé dans un présent ou le baiser maternel est souvent ajourné par la visite de Swann et l'ouïe est alors en éveil : clochette de l'entrée voix reconnue par la grand-mère, ses goûts; on y mêle les rangs sociaux et les générations. Pour l'instant, Swann n'est pour le narrateur que l'empêcheur pour lui de recevoir le baiser de sa mère.
Il s’agit pour Proust, dans cette ouverture de “à la recherche du temps perdu”de mettre en place les personnages et les lieux qui vont le hanter tout le long : la tante Léonie bien sûr, M. Legrandin, l'ingénieur "artiste" qui passe ses vacances dans sa propriété de Combray; Eulalie, visiteuse de malades et pourvoyeuse de nouvelles, unique lien social de la tante Léonie;
Les deux promenades « du côté de Méséglise» et du «coté de Guermantes». L’une évoque plutôt l’automne, la mort, la religion des âmes simples tandis qu’en passant devant le château de Guermantes, le narrateur rêve qu'il y entre sur un caprice de Mme de Guermantes et fait ainsi la première allusion à son désir de devenir écrivain. Ainsi lorsqu’il