« Quand vous serez bien vieille… »
Littérature épistolaire
Professeur : Arbi Dhifaoui
INSTITUT SUPERIEUR DE L’EDUCATION
ET DE LA FORMATION CONTINUE
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Département de Français
Semestre : Octobre 2006 – Mars 2007
Textes du XVIIIè siècle
SOMMAIRE
I- Le roman : de la périphérie au centre de la République des belles lettres
A- le roman : « non genre » facétieux et pernicieux
B- Succès de la production romanesque
C- La formule épistolaire ou le « réalisme formel »
II- Une monodie épistolaire : Les Lettres d’une Péruvienne
A- Intrigue sentimentale
B- Critique de la société française
C- Quipos et communication
III- Originalité des Lettres dʹune Péruvienne
A- Les Lettres dʹune Péruvienne, roman ouvert ou fermé?
B- Schéma narratif
C- Originalité des Lettres dʹune Péruvienne
IV- Commentaire composé et dissertation
IV- Annexes
A- Notes de lecture
B- « Littérature épistolaire », par Viala
C- ʺLes genres épistolairesʺ, par François Jost
V- Bibliographie
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Mme de Graffigny, Lettres d’une Péruvienne (1747)
Première partie
Le roman au XVIIIè siècle : de la périphérie au centre de la République des belles lettres
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Textes du XVIIIè siècle
Le roman connaît, au XVIIIè siècle, une vogue considérable au point de devenir un genre littéraire majeur : Gustave Lanson pense qu’il est « le seul genre dʹart qui soit en progrès au XVIIIè siècle » (Histoire de la littérature française). Se libérant progressivement des préjugés et des contraintes, refusant de se soumettre à des règles fixes, le roman devient ce mode dʹexpression dont la devise est double : variété et liberté. Selon Marthe Robert, le pouvoir du roman s’explique par la capacité du genre de traiter toutes les questions, par sa souplesse et par les nouvelles formes adoptées par les romanciers : « Avec cette liberté du conquérant dont la seule loi est lʹexpansion indéfinie, le roman qui a aboli une fois pour toutes les anciennes formes classiques (...) sʹapproprie