Qu'est-ce qui peut bien nous pousser à travailler ?

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Qu’est-ce qui peut bien nous pousser à travailler ?Analyse du sujet : La formulation : la question « qu’est-ce que ? » exige que nous produisions une définition du travail. C’est la question de l’essence. Si l’on veut bien faire attention au mot « bien », nous saisissons que celui-ci suggère une irritation, un agacement. Cela vient très probablement du fait que le travail nous priverait de quelque chose. De quoi ? Manifestement de notre liberté. C’est donc un sujet qui porte sur …afficher plus de contenu…

Le producteur devient un simple accessoire de la machine à qui on ne demande que le geste manuel le plus simple, le plus monotone, le plus vite appris. Par conséquent, le coût du travailleur, c'est à peu près le coût des vivres dont il a besoin pour son entretien et pour perpétuer sa race. Or le prix de toute marchandise, donc aussi du travail, est égal à son coût de production. Il s'ensuit que plus le travail devient répugnant, plus le salaire baisse. Bien plus : à mesure que le machinisme et la division du travail s'accroissent, la somme de labeur augmente, soit par la prolongation de la durée du travail, soit par l'augmentation du travail exigé dans un temps donné, par le mouvement accéléré des machines, etc.L'industrie moderne a transformé le petit atelier de l'artisan patriarcal en la grande fabrique du capitaliste industriel. Des …afficher plus de contenu…

L'homme qui veut - ou doit - travailler, doit refouler son instinct qui le pousse à « consommer » immédiatement l'objet « brut ». Et l'Esclave ne peut travailler pour le Maître, c'est-à-dire pour un autre que lui, qu'en refoulant ses propres désirs. Il se transcende donc en travaillant ; ou si l'on préfère, il s'éduque, il « cultive », il « sublime » ses instincts en les refoulant. [...] Il transforme les choses et se transforme en même temps lui-même : il forme les choses et le Monde en se transformant, en s'éduquant soi-même ; et il s'éduque, il se forme, en transformant des choses et le Monde." Alexandre Kojève, Commentaire de la Phénoménologie de l'Esprit (Section A du Chap. IV) in Introduction à la lecture de Hegel, 1947, éd. Gallimard, coll. Tel, p.

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