Relations entre la France et l'Afrique de 1958 aux années 1990

L'année 1958 est pour l'Afrique francophone un tournant : de Gaulle institue, dans la constitution de la Vème République, la possibilité pour les colonies de prendre leur indépendance. C'est le résultat d'un processus à la fois court et progressif dans la conquête des droits des Africains : la colonisation, constituée au côté principalement du Royaume-Uni dès les années 1880, crée divers Etats fondés sur un compromis entre les localisations des pouvoirs locaux et celles des richesses minières, Etats regroupés en deux fédérations, l'AOF pour Afrique de l'Ouest Française, et l'AEF pour Afrique Equatoriale Française, dirigées par deux administrateurs généraux. Se met en place, avec le code de l'indigénat, une politique profondément inégalitaire caractérisée par un arrachement des populations à leurs travaux habituels, en particulier les cultures vivrières qu'ils doivent quitter au profit de macrostructures, agricoles, minières et de transport : s'appuyant seulement sur quelques produits, à destination de la métropole chargée de les transformer, elles contribuent à l'acculturation des Africains. Le travail forcé est souvent pratiqué, à hauteur parfois de 25 %, conçu comme un des nombreux impôts existants. C'est à partir des années 1930 que s'observent les premières réunions militantes africaines, stimulées en 1937 par l'autorisation des syndicats pour l'AOF, élargie à l'AEF en 1944. Des partis se développent, parfois localistes, souvent panafricains à l'instar d'une organisation regroupant de nombreuses sections locales, le Rassemblement Démocratique Africain, créé cette même année par le riche planteur ivoirien Philippe Houphouët-Boigny. Il contribue à la suppression du travail forcé, finalement progressive mais inscrite dans la constitution de 1946, celle de la IVème République, à l'origine de l'Union Française, remplaçant l'indigénat par le statut personnel et comportant, localement, des conseils