Robinson
La vie, une vie, celle de Jeanne, héroïne du roman, qui est semblable à beaucoup d’autres avec ses moments de bonheur, son lot amer de désillusions, de déceptions et de deuils.
I. Une vie, genèse
A. Terreau biographique
Comme son maître Flaubert et se formule « Madame Bovary, c’est moi », Maupassant aurait pu aussi proclamer « Jeanne, c’est moi ».
Le roman intégre beaucoup de paramètres personnels : - il se déroule en Normandie, pays qu’il connaît très bien pour y être né et avoir vécu ses meilleures années - l’héroïne partage avec lui la même passion pour la nature, de la mer, du soleil et la découverte d’horizons nouveaux (cf voyage en Corse).
Différence majeure : naïveté foncière et répulsion de l’amour physique.
B. Influences
- Flaubert, le mentor qui le corrige et l’encourage - Zola, lui donne l’impulsion. Réuni autour de lui jeunes talents, lance « les soirées de Médan ». Mais Maupassant prend vite ses distances avec les prétentions naturalistes. - Schopenhauer, pessimiste, Le monde comme volonté et représentation, « le plus grand saccageur de rêves qui ait passé sur la terre » (Maupassant, Auprès d’un mort).
Roman précédé d’articles publiés dans la presse, cf La Corse, publié au final en 1883, interdit dans les libraires de gare, qualifié « d’obscénité ».
II. Histoire
Une vie évoque l’existence d’une jeune fille, Jeanne Le Perthuis des Vauds, de sa sortie du couvent en 1819 à une date indéterminée, vers 1840.
A. De la sortie du couvent au mariage
Période de toutes les illusions et des bonheurs éphémères : - illusion paternelle, d’une éducation rousseauiste consistant à préserver la jeune fille des influences de la société jusqu’à son mariage. - Illusion romantique, du grand amour qui ne sera en fait qu’un mariage de convenance, suivi d’un quasi viol conjugal la nuit de noces, dont les seuls moments de bonheur sont lors du voyage de