Réactions
« Il y a des papillons jaune citron, il y a des Chinois jaune citron. On peut donc affirmer que dans une certaine mesure, le papillon est, pour l'Europe centrale, l'analogue nain et ailé du Chinois : papillon et Chinois sont en effet tous deux des évocations du plaisir des sens. Voilà pour la première fois établie la correspondance entre l'ère du Lépidoptère et la culture chinoise. Que le papillon ait des ailes et que le Chinois en soit dépourvu n'est qu'un épiphénomène3 ... »
Thomas Mann fit d'abord l'éloge du livre avec emphase et proposa de lui décerner le Prix Nietzsche [réf. nécessaire]. Il y voyait un « livre empreint du sens tragique, aux hypothèses audacieuses, dans lequel on retrouve les traits essentiels nécessaires aujourd'hui à l'Allemand 4. » Mais dès 1922, alors qu'il commençait à se réconcilier avec la République de Weimar, il prit davantage ses distances avec Spengler. S'il appréciait toujours la brillante épopée, il se démarquait du pessimisme schopenhauérien et du sens tragique de l'auteur. L'œuvre lui paraissait trop fataliste et défaitiste : « ...ces idées préconçues et ce mépris de l'Homme sont le fonds de commerce de Spengler... Il a tort de présenter Goethe, Schopenhauer et Nietzsche comme les inspirateurs de sa prophétie de hyène 5.»
Karl Popper rédigea Misère de l'historicisme6 en réaction contre le principe spenglerien selon lequel il y aurait des lois historiques immuables. Le critique marxiste Georg Lukács voyait dans l'essai de Spengler une étape entre Nietzsche et Hitler7.
Theodor Adorno défendit la philosophie de l'histoire de Spengler contre les critiques tendancieuses et en partie parfois sciemment diffamantes de l'Après-guerre. Il les jugeait trop simplistes et trop