Rédaction
Ce jour là, je me rendais à la brocante de Saint-Germain-Lembron, une petite ville d'Auvergne. Je comptais y trouver un tableau qui égaierait un peu l'appartement que je louais depuis seulement trois semaines. Le trajet ne fut pas de tout repos, il me fallut un temps fou pour trouver l'adresse que j'avais trouvée sur internet, et ma petite voiture citadine n'était pas du tout habituée aux routes étroites et semées d'embûches que nous réserve la campagne. Une fois arrivée à l'adresse indiquée, je me retrouvais dans un bric-à-brac poussiéreux, ou des objets venus d'un autre temps s'empilaient les uns sur les autres. Le magasin paraissait vide, jusqu'à ce qu'un vieux monsieur sortît tout à coup d'un rayon. Il était petit, maigrelet avec de long cheveux blancs et des yeux noirs. Il s'approcha de moi et me proposa alors toutes sortes d'objets, mais un seul retenu mon attention. Il y avait ce tableau, là, juste en retrait par rapport aux autres. Il représentait une petite fille, elle avait l'air si joyeuse, et elle était si jolie qu'elle avait l'air totalement inoffensive, mais ce tableau m'inspirait aussi de l'inquiétude. La petite me regardait, et j'avais beau me déplacer dans la pièce, son regard ne cessait jamais de me fixer. Je ressentais un sentiment si étrange, c'est comme si tout autour de moi disparaissait, il n'y avait plus qu'elle et moi. Son regard était si pur, et si noir, qu'il me paraissait irréel. Comment pouvait-on ressentir un tel sentiment à l'égard d'un tableau? Je me posais des tas de questions mais je finis quand même par l'acheter. De retour dans mon appartement, je déposai le tableau dans l'entrée pour aller chercher des clous dans ma caisse à outils. Maintenant que j'avais le matériel nécessaire pour installer le tableau, je n'avais plus qu'à décider ou j'allais le mettre. Dans les toilettes? Surement pas. Dans le salon? J'avais déjà mis une plante et un tableau. C'était décidé, il serait accroché en