Réformes et occidentalisation, de la fin de l'empire ottoman à la jeune république
C’est l’histoire du déclin d’un empire, autrefois si puissant. Ou comment l’Empire ottoman a vécu et survécu pendant plusieurs siècles, jusqu’à son inexorable chute, menant à une totale transformation du pays. Si la période qui nous concerne s’étend sur moins d’un siècle (de 1839 aux années 1920), la chute de l’Empire fût quant à elle longue de plus de 200 ans. Une chute lente donc, mais lourde de conséquences puisqu’elle mènera à une complète refonte du système et une remise en cause du concept même d’empire. 1839 voit la proclamation du rescrit de Gülhane, point de départ et pilier essentiel de la période des Tanzimat, ces réformateurs qui ont enclenché la modernisation du système. Après eux, d’autres prendront la relève et iront au bout de ces réformes. Généralement, trois termes viennent résumer les objectifs des réformes ottomanes : modernisation, réorganisation et occidentalisation. Reste à savoir si comme l’affirme Alexandre Adler, « La Turquie n’est que la longue marche d’un peuple, de la lointaine Eurasie vers l’Occident »#. En d’autres termes, les réformes de la fin de l’Empire ottoman à la jeune République ont-elles été synonymes d’occidentalisation ? Nous ne pouvons nier l’influence manifeste de l’Occident dans le processus de réforme. Cependant, de l’Empire à la République, la Turquie a toujours constitué un modèle à part entière.
Tout d’abord, il est de coutume d’attribuer les réformes au vent de progrès, de justice et de liberté apporté par le XVIIIème siècle, à savoir les Lumières, puis la Révolution française. Effectivement, l’Europe a servi de modèle au bouleversement organisationnel général de l’Empire ottoman. Cependant, les pays occidentaux ont dans un premier temps constitué une menace pour l’Empire.
D’une part, les principales causes de ces réformes sont des pressions externes, exercées par l’Occident.
En effet, l’Empire ottoman