Saint guinefort
BEAUDET Marie
Le Saint lévrier Guinefort, guérisseur d’enfants depuis le XIIIe siècle
- Jean Claude SCHMITT -
I. A propos de l’œuvre
1. Présentation de l’œuvre et de l’auteur.
J. C. SCHMITT : historien français du XX°/XXIe, agrégé d’histoire et ancien élève de l’école des Chartes. Il s’intéresse aux aspects socioculturels de l’Occident médiéval, appréhendés dans une perspective et avec des méthodes anthropologiques, toujours dans le souci de faire alterner études à échelle réduite et vastes synthèses.
L’Œuvre : l’auteur part d'un exemplum* de l'inquisiteur* dominicain* Etienne de Bourbon. En utilisant l'analyse littéraire et la comparaison (avec d'autres légendes similaires et avec la légende sous sa forme du XIXe), les recherches dans les archives, l'enquête ethnologique sur place et l'archéologie, il inscrit le texte médiéval dans l’axe suivant : culte des saints, culture cléricale et culture des « illettrés » au Moyen Âge.
2. les méthodes de l’historien
a. L’enquête ethnographique en Dombes
Début XIXe : de nouvelles traces du culte dans un bois en Dombes (« au XIX° siècle, les paysans du lieu continuaient de se transmettre la légende du saint chien qu’ils honoraient. » p.185/6). L’auteur s’appuie sur une lettre (p.177) rédigée par un curé de Chatillon-sur-Chalaronne attestant de la survivance du culte jusqu’à cette époque : « On va depuis bien longs temps dans le bois en dévotion à saint Guinefort ». La proximité d’une rivière (la Chalaronne), l’ancienneté du culte, les similarités en ce qui concerne le rite (ex : vieille femme jouant le rôle de la vetula*, p.193 à 198) et la situation géo du bois / localités proches (carte p.174/5) permettent de penser que le culte dont parle l’exemplum avait lieu ici.
b. Temps du récit, temps de l’histoire
Des coïncidences chronologiques entre la légende du chien et la mention du St Guinefort posent le problème de la genèse