Saint jacques de compostelle
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«Les pèlerins qui reviennent de Compostelle rapportent des coquilles, qui signifient les bonnes œuvres. Il y a dans la mer de Saint-Jacques des poissons communément appelés vieiras qui ont sur deux côtés des protections en forme de coquilles, entre lesquelles se cache un poisson analogue à l’huître. Les valves de la coquille sont formées comme les doigts d’une main (les Provençaux les nomment nidulas, et les Français crousilles). Les pèlerins les fixent au retour du tombeau de saint Jacques à leurs capes en l’honneur de l’apôtre comme en son souvenir et les rapportent avec grande joie chez eux en signe de leur long périple. Les deux valves du coquillage représentent les deux préceptes de l’amour du prochain auxquels celui qui les porte doit conforter sa vie, à savoir aimer Dieu plus que tout et son prochain comme soi-même. Les valves qui sont disposées à la façon des doigts désignent les bonnes oeuvres dans lesquelles celui qui les porte doit persévérer. Et les bonnes oeuvres sont joliment désignées par les doigts, parce que c’est par eux que nous opérons lorsque nous faisons quoi que ce soit. Ainsi, de même que le pèlerin porte la coquille tant qu’il est sur le chemin de l’apôtre, de même il doit se soumettre aux commandements du Seigneur».
On a retrouvé à Paris des coquilles dans les tombes d'un cimetière mérovingien, bien avant la découverte du tombeau de saint Jacques à Compostelle. La coquille est certes vendue à Compostelle au XIIe siècle, mais elle l'est également ailleurs, en particulier au Mont Saint-Michel. En 1377 encore, lorsque l'Empereur Charles IV vient en visite à Paris en 1377, le roi lui "envoie des coquilles parce qu'il est pèlerin (1);", ce qui indique bien que la coquille est encore un insigne commun à tous les pèlerins.
Progressivement pourtant, les représentations iconographiques de l'apôtre saint Jacques adjoignent systématiquement une coquille, qui sur la besace, qui sur le chapeau. En 1490, les toulousains identifient de cette façon une