Stratégie de l'enseigne monoprix
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Max Heilbronn, le gendre de Théophile Bader (fondateur des Galeries Lafayette), crée l’enseigne Monoprix. Le premier magasin Monoprix est inauguré à Rouen, en 1932. Tout comme Uniprix (enseigne lancée par les Nouvelles Galeries en 1929) et Prisunic (enseigne lancée par le Printemps en 1931), Monoprix s’inspire du concept américain de magasin dit « à prix uniques », né en 1879 aux Etats-Unis, à l’initiative de Franck Winfield Woolworth. Ce type de magasin pose les bases d’une forme de commerce inédite en centre ville, qui consiste à proposer sur une surface moyenne une quantité limitée de produits vendus à prix ronds. L’assortiment proposé est relativement large. Il se compose initialement de produits utilitaires et de consommation courante, vendus selon une gamme de deux à trois prix tout au plus. Le nom « Monoprix » évoque d’ailleurs l’affichage d’un seul prix pour l’ensemble des articles. Monoprix entend « mettre le bon et le beau à la portée de tous ». Le succès rapide remporté par l’enseigne tient au fait que celle-ci s’adresse à une clientèle populaire dans un contexte de crise économique (1929) et de migration des populations rurales vers les centres urbains.
Dès 1940, l’enseigne compte 56 magasins. Au début des années cinquante, Monoprix dispose d’un parc de 300 magasins et crée ses propres marques : Montjoly et Beaumont pour l’alimentation, Florine pour le textile, Kilt pour le bazar, Sipratic pour l’entretien. Au cours des années 1960, Monoprix rachète l’enseigne belge Inno, positionnée sur le haut de gamme. L’enseigne commence à s’essouffler, notamment à cause de l’arrivée de nouveaux types de magasins, à savoir les supermarchés et les hypermarchés. Dès 1968, Monoprix se lance à son tour – sans grand succès - sur le créneau de l’hypermarché avec l’enseigne Super M, dont le premier magasin ouvre à Bois d’Arcy (Yvelines). Super M est une enseigne aujourd’hui disparue, les magasins ayant été soit revendus à des concurrents, soit rebaptisés Monoprix.