structure du récit dans Journal d'une bonne de Dissirama Boutora-Takpa
De tout temps, l’art en général et la littérature négro-africaine en particulier a été le canevas proprice par lequel, l’homme lutte pour le rétablissement d’une condition sociale bafouée. Depuis René Maran avec Batouala, Ousmane Socé avec Karim, jusqu’à Henri Lopès, l’auteur de Le Pleurer-Rire en passant par Seydou Badian, avec son roman Sous 1’Orage, il n’est plus à démontrer que l’artiste est le porte parole du groupe social dont il est issu.
A l’exception de ces auteurs africains cités, on se rend compte qu’aux EtatsUnis d’Amérique, le mouvement de la Négro-Renaissance avec tous ses écrivains noirs réagissent particulièrement au terme “nigger” qui, comme une gifle, soulève chez le Noir une émotion violente car “nigger” a un sens péjoratif.
C’est la raison pour laquelle leurs revendications étaient claires dès l’abolition de l’esclavage en 1860 :
affirmer la dignité de l’homme noir, non plus en fonction de sa plus ou moins exacte ressemblance avec le monde blanc, mais en tant que nègre; affirmer la liberté pour le nègre de s’exprimer tel qu’il est, tel qu’il a toujours été; défendre son droit au travail, à l’amour, à l’égalité, au respect; assumer sa culture, son passé de souffrance, son origine africaine.
On se souvient peut-être que René Maran était le premier Noir, en France, à oser dire la vérité sur certaines méthodes de la colonisation, à révéler la vraie mentalité des Noirs et ce qu’ils pensaient de l’occupation européenne. Le prix Goncourt attribué à son roman Batouala souleva aussitôt de violentes réactions dans certains milieux : «une oeuvre de haine: Batouala ou la Calomnie. En couronnant ce pamphlet, l’Académie Goncourt a commis une mauvaise action »1
En 1928, l’écrivain américain Claude Mackay mentionne que Batouala, considéré comme un « livre dangereux », est interdit dans toutes les colonies.
Claude Mackay et les autres (Countee Cullen, Langston Huhes, W.E.B.