sujet de bac
Textes :
Texte A : STENDHAL, Le Rouge et le Noir, livre premier, chapitre XIII, 1830.
Texte B : Alexandre DUMAS, Les Trois Mousquetaires, chapitre 52, 1844.
Texte C : Victor HUGO, Les Misérables, 2ème partie, livre troisième, 1862.
Texte A : STENDHAL, Le Rouge et le Noir, livre premier, chapitre XIII, 1830. [Julien, homme du peuple, est précepteur chez M. et Mme de Rênal . Un soir il a l'audace de prendre la main de Mme de Rênal, qui finalement se laisse faire. Quelques jours plus tard, lors d'un repas au jardin avec son amie Mme Derville, c'est elle qui cherche la main de Julien.]
Certaine de l'affection de Julien, peut-être sa vertu eût trouvé des forces contre lui. Tremblante de le perdre à jamais, sa passion l'égara jusqu'au point de reprendre la main de Julien, que, dans sa distraction, il avait laissée appuyée sur le dossier d'une chaise. Cette action réveilla ce jeune ambitieux : il eût voulu qu'elle eût pour témoins tous ces nobles si fiers qui, à table, lorsqu'il était au bas bout avec les enfants, le regardaient avec un sourire si protecteur. Cette femme ne peut plus me mépriser : dans ce cas, se dit-il, je dois être sensible à sa beauté ; je me dois à moi-même d'être son amant. Une telle idée ne lui fût pas venue avant les confidences naïves faites par son ami. La détermination subite qu'il venait de prendre forma une distraction agréable. Il se disait : II faut que j'aie une de ces deux femmes; il s'aperçut qu'il aurait beaucoup mieux aimé faire la cour à madame Derville ; ce n'est pas qu'elle fût plus agréable, mais toujours elle l'avait vu précepteur honoré pour sa science, et non pas ouvrier charpentier, avec une veste de ratine1 pliée sous le bras, comme il était apparu à madame de Rênal . C'était précisément comme jeune ouvrier, rougissant jusqu'au blanc des yeux, arrêté à la porte de la maison et n'osant sonner, que madame de Rênal se le figurait avec le plus de