Syndicalisme
Malgré l'industrialisation tardive du Puy-de-Dôme, le mouvement syndical s'organise et se développe localement selon des modalités et à un rythme proches de ceux du mouvement national. Ses fondements idéologiques sont identiques et son recrutement comparable. Tout au plus, luttes et poussée syndicale marquent le pas dans le département à partir de 1904. Ce sont les ouvriers qualifiés d'industries à fortes traditions artisanales qui inaugurent le mouvement à Clermont-Ferrand et à Thiers. Le syndicalisme prend ensuite de l'ampleur et se diversifie avec l'essor des bassins miniers qui emploient de gros contingents d'ouvriers-paysans à Saint-Eloy, Brassac et Messeix.
Les typographes clermontois se constituent en société mutuelle dès 1872, en chambre syndicale à partir de 1881, qui proposent formations réseaux de services, prône un réformisme prudent.
Les 30 000 professionnelles de la coutellerie de Thiers, qui travaillent à domicile ou en petits ateliers, commencent à se syndiquer vers 1883-1887. Mais jusque dans les années 1920-1925, où les adhésions à la CGT se multiplient, syndicats, chambres syndicales et Bourse du Travail (1901) rencontrent des discontinuités. Les émouleurs, organisés, nombreux et pugnaces, font figure d'exception et de modèle.
Les salariés des houillères, réunis en chambres syndicales et Fédération des mineurs du Centre, confortent activement et puissamment le mouvement syndical. En effet les femmes et les hommes qui se sont engagés dans le syndicalisme, au risque de leur carrière, de leur liberté, et parfois de leur vie, ont légué aux Puydômois comme à tous les Français de précieuses valeurs communes. Au chacun pour soi et au corporatisme, à l'isolement et au morcèlement, à la passivité et au fatalisme, aux conflits d'origines, de cultures, de philosophies et de religion, à l'ignorance, ils ont opposé ces règles d'or : s'unir, s'organiser, lutter, négocier, partager, apprendre. Le