Synthèse sur charybde et scylla dans l'odyssée
CHARYBDE & SCYLLA
Dans le chant XII de l'Odyssée, c'est-à-dire après son départ de chez Circé, Ulysse est confronté à de nombreuses péripéties. Situé entre l'épisode des Sirènes et celui de l'île du Soleil, Charybde et Scylla est sans doute un des plus connus. Ces deux figures présentent des fonctions similaires qu'elles expriment le plus souvent de façon différente. Elles sont également en rapport avec le comportement du héros et ses hommes et influent sur leur destinée.
I.Des rôles semblables mais dont le fond varie selon la figure
A/ La fonction narrative
Charybde et Scylla sont deux monstres. Dans le récit, cela implique une pause, un temps de répit pour les décrire « physiquement » et les définir en tant que tels. Charybde, elle, « engloutit la saumure de la mer » (chant XII, v. 240) et la « vomit » (v.237) « trois fois d'un jour,/ terriblement » (v.105-106), menaçant d'engloutir « l'équipage tout entier » (v.110). Son statut de monstre est indubitable, il est évident. Scylla est plus ambiguë car elle possède une triple nature, féminine, canine et marine. En effet, dans une majorité de représentations iconographiques, elle possède le buste, la poitrine et la tête d'une jeune femme en aucun cas monstrueuse, ce qui rappelle qu'à l'origine elle était une nymphe d'une grande beauté, métamorphosée par la suite en créature hideuse. Pour l'aspect canin, elle présente douze pattes « difformes » (v.89), semblables à des moignons, et « six cous sans fin » (v.90), chacun surmonté d'une tête de chien « effrayante avec trois rangs de dents/ nombreuses et serrées » (v.91-92). D'ailleurs, son nom se rapproche du terme grec skulax qui signifie « jeune chienne ». Sa voix qui semble être celle « d'un petit chien qui vient de naître » (v.86), un être inoffensif, cache « un affreux monstre » (v.87) qui, grâce à ses six têtes, enlève autant de proies à tout navire « passé là »(v.98).Quant à son côté