Texte corpus poèmes
Pour Baudelaire et son poème en prose longue « Les foules » publié en 1869, le poète exprime avec exaltation son bain de foule, jusqu'au ressenti de plaisir « jouir de la foule » v.1 et la sensation de ne faire qu'un avec cette masse active « multitude » v.4. Cette foule inspire le poète et la décrit avec un lyrisme à caractère universel « universelle communion » v.9. Contrairement à Verlaine avec « Ariettes oubliées » paru cinq plus tard, où le poète décrit son mal-être et sa tristesse à travers une ville où il pleut et qui reflète son état-d'âme « Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville ». Ce poème à caractère mélancolique n'est pas construit de la même façon que celui de Baudelaire puisqu'il est en vers réguliers où l'auteur s'attache au jeu des rimes.
Rimbaud avec « Les ponts » (1873-75), poème en prose plus bref que « Les foules », et Cendrars avec « La prose du transibérien », poème hétérométrique, publié en 1913, ne présentent pas la ville comme Baudelaire. Ici, les deux poèmes ont des aspects visuels et musicaux « dessin de pont » v.1, « accords mineurs » v.4 pour Rimbaud et « Les poteaux grimaçant qui gesticulent » v.24, « faux accord » v.33 pour Cendrars. Rimbaud exprime la ville à travers les ponts, une ville transfigurée qui pour le poète est une vision, peut-être même un rêve... Tandis que chez Cendrars, c'est le monde ferroviaire qui est exploité, un monde éclaté « Paris a disparu et son énorme flambée » v.10 où il veut s'en doute exprimer un