Therese raquin
Un roman – Le naturalisme
ZOLA Thérèse Raquin
(ISBN : 9782081209619 – 3,70 €)
I. Pourquoi étudier Thérèse Raquin en classe de Seconde ?
S’il y a encore trente ans l’analyse d’un roman de Zola pouvait être jugée inconvenante, aujourd’hui cette étude va presque de soi, car l’auteur, pleinement réhabilité par la critique universitaire, est recommandé par les Instructions officielles (voir « accompagnement des programmes », 2001). Toutefois, assez naturellement, le choix de l’œuvre se portera vers l’un des volumes de la grande fresque des Rougon-Macquart, et non vers le roman pilote que constitue Thérèse Raquin, œuvre pourtant magistrale, qui présente de nombreux intérêts. D’une part, il s’agit d’un roman bref, avec peu de descriptions et de références historiques, composé de chapitres courts et reposant sur une intrigue linéaire. Il est donc d’accès relativement aisé et convient tout à fait à des lecteurs tout juste issus du collège, qui ne sont pas encore totalement aguerris à la littérature « classique ». D’autre part, il permet d’aborder les notions fondamentales du genre romanesque. Un travail très porteur peut être ainsi mené sur la construction de l’espace, à la fois dans sa représentation concrète et dans sa signification symbolique ; l’intrigue se prête à une analyse structuraliste avec la mobilisation du schéma narratif ou du schéma actantiel ; l’étude de la construction du récit permettra de repérer l’analepse du
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chapitre II et les différentes ellipses qui parsèment le roman ; celle de la narration conduira à s’interroger sur l’objectivité du narrateur. En outre, dans Thérèse Raquin, Zola, tout en s’inscrivant dans la lignée de Balzac, prend ses distances avec les pratiques d’écriture de l’époque en posant les fondements du naturalisme, qu’il explique de manière théorique dans la préface de la seconde édition (texte reproduit dans l’édition) et applique dans son texte, essentiellement à travers les deux