Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima, Krisztof PENDERECKI, art du son

Présentation :
Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima est une musique composée par Krisztof Penderecki qui est un compositeur polonais ayant vécu dans son pays les grandes souffrances causées par le nazisme durant la seconde guerre mondiale. Cette musique évoque un évènement dramatique, celui de la bombe atomique larguée par l’armée américaine sur la ville d’Hiroshima au Japon le 6 août 1945. Composée en 1961, c’est-à-dire seize ans après les faits, elle emploie un langage musical très contemporain, qui se veut en rupture avec les règles de la musique classique et tonale.

1) Description

C’est une musique très contemporaine qui n’est pas liturgique, ce qui veut dire que ça n’est pas une musique religieuse, mais qui s’inspire de sentiments religieux, ici, la lamentation. Très originale, elle vise à dénoncer la souffrance humaine, l’injustice sociale, l’horreur et la destruction. Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima est jouée par un orchestre lui aussi très original et atypique composé de cinquante-deux violons et instruments à cordes, on peut noter l’absence d’instruments à vent et de toutes percussions. Cependant, le compositeur utilisera parfois les violons comme des percussions, on parle alors de contre-emploi instrumental. On n’entend ni mélodie, ni accompagnement, ni rythme repérable à l’oreille ce qui caractérise une musique atonale. Le compositeur privilégie les clusters qui sont des accords très dissonants, des agrégats de notes. Il emploie aussi des glissandi produit par le glissement de l’archet sur les cordes imitant le bruit des sirènes, des bombes qui tombent et des hurlements, et symbolisant l’horreur, la destruction et la déroute.

2) Quelles règles le compositeur brise-t-il ?

Comparons la musique de Penderecki à la marche militaire traditionnelle. Tout d’abord le compositeur n’est plus anonyme car, contrairement à la marche militaire, la musique n’est