« Tu m'as donné ta boue, j'ai fait de l'or »
En 1857, Baudelaire fait paraitre pour la première fois les Fleurs du Mal. Ce recueil poétique entraine la censure immédiate de plusieurs poèmes. Décriée, cette œuvre est au carrefour entre le romantisme et le symbolisme et sera publiée à nouveau en 1861 et à titre posthume. Baudelaire écrira dans cette œuvre : « Tu m’as donné ta boue, j’en ai fait de l’or ».
On peut se demander en quoi cette citation éclaire la lecture du recueil. Autrement …afficher plus de contenu…
On retrouve bien cette idée que la société est un handicap pour l’homme. La société est également incarnée par le poème « les sept vieillards » qui sont le symbole du laid et du Mal et qui semblent se multiplier et effrayer le poète. Il conclura son poème par une métaphore, comparant la société à « un mer monstrueuse et sans bords ». Cette idée de société néfaste est reconnaissable dans d’autres œuvres comme la pièce de théâtre On ne badine pas avec l’amour (1834) de Musset « Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange. ». Ainsi nous avons vu que Les
Fleurs du Mal baignent dans un monde …afficher plus de contenu…
». Enfin dans une des pièces condamnées, « les métamorphoses du vampire », la femme est perçue comme diabolique aux pouvoirs surnaturels ; la réduisant encore une fois à son pouvoir érotique « Moi j’ai la lèvre humide, et je sais la science/de perdre au fond d’un lit l’antique conscience ». Ainsi la femme devient l’incarnation du Mal – être de tentation et de perversion- tout au long du