Villon, la ballade des pendus

1502 mots 7 pages
Villon, La ballade des pendus

Frères humains, qui après nous vivez,N'ayez les coeurs contre nous endurcis,Car, si pitié de nous pauvres avez,Dieu en aura plus tôt de vous mercis.Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :Quant à la chair, que trop avons nourrie,Elle est piéça dévorée et pourrie,Et nous, les os, devenons cendre et poudre.De notre mal personne ne s'en rie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! Se frères vous clamons, pas n'en devezAvoir dédain, quoique fûmes occisPar justice. Toutefois, vous savezQue tous hommes n'ont pas bon sens rassis.Excusez-nous, puisque sommes transis,Envers le fils de la Vierge Marie,Que sa grâce ne soit pour nous tarie,Nous préservant de l'infernale foudre.Nous sommes morts, âme ne nous harie,Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! La pluie nous a débués et lavés,Et le soleil desséchés et noircis.Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,Et arraché la barbe et les sourcils.Jamais nul temps nous ne sommes assisPuis çà, puis là, comme le vent varie,A son plaisir sans cesser nous charrie,Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.Ne soyez donc de notre confrérie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :A lui n'ayons que faire ne que soudre.Hommes, ici n'a point de moquerie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! Villon, Epitaphe Villon ou ballade des pendus |

Introduction La poésie lyrique, expression poétique des sentiments personnels, s'ancre dans la subjectivité car elle touche à l'universel, au-delà du moi auquel elle semblait d'abord se restreindre. Les poèmes de François Villon, bien que subjectifs, ne peuvent être considérés comme une forme de poésie personnelle tant la fiction s'y mêle à l'autobiographie. L'Epitaphe Villon, ou La Ballade des pendus, considéré comme le testament du poète (il l'écrit alors qu'il s'attend à être pendu), est l'expression d'une émotion sincère justifiée par

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