voltaire_chapitre1_analyse
Particulièrement ému par le tremblement de terre de Lisbonne en 1755 et par la guerre qui déchire l'Europe, Voltaire, retiré à Ferney, fort de la maturité d'un homme de 64 ans, réalise un bilan. Le conteur entend bien liquider non seulement la pensée providentialiste de Leibniz mais aussi toutes les illusions quelles qu'elles soient. Parabole relatant les expériences personnelles de Voltaire, Candide, sous la trame d'un conte traditionnel, tisse des aventures incohérentes, apparemment, mais laisse somme toute l'ébauche d'un roman suivi où se construit une personnalité. Le présent extrait est l'incipit, chargé d'assurer l'entrée du lecteur dans l'univers du conte.
Problématique : Comment les conventions sont-elles minées et comment le conte, mode narratif choisi, détourne par la dérision et l'ironie ?
I. L’incipit, un chapitre d’exposition
Les personnages sont présentés successivement dans un ordre particulier : candide, le baron, la baronne, Cunégonde, le fils du baron et enfin Pangloss. Une place privilégiée est accordée à Pangloss et à Candide. L’ordre protocolaire n’est pas respecté : Candide est un enfant naturel (hors mariage) mais placé avant le baron. De même la fille de celui-ci est placée avant son frère. Candide a un double statut : c’est un garçon qui fait partie de la famille mais il en est chassé.
a. Candide
L’accent est mis sur la correspondance entre son aspect extérieur et son caractère : « mœurs les plus douces », mais encore ses qualités intellectuelles et son nom. Ce nom se réfère à une modestie et une naïveté. Son physique induit ses qualités et donc sa généalogie. Le compteur focalise les renseignements sur Candide.
b. La baronnie
Elle est présentée avec des phrases brèves, en étapes successives. La juxtaposition conduit à l’ironie, sinon à une logique défaillante. Le conteur insiste sur ses richesses et ses biens. La Baronne et Cunégonde sont présentés avec des caractéristiques physiques. Le fils du baron est le