Qui n'a jamais ressenti ce picotement occulaire aprés quelques minutes de projection dans une salle obscure ? L'éclairage me direz-vous? Il n'en est rien. Il s'agit de l'ennui.
Notre ennemi de tous les jours, qui s'invite sans crier gare et qui aime se faufiler dans les films.
Ce moment est caractérisé par une lassitude des plus profonde, un manque d'intérêt, une monotonie qui nous précipite dans les bras de Morphée.

Pour aborder le sujet de « l'ennui productif » j'ai choisi de m'appuyer sur une oeuvre des fréres Larrieu, Le voyages aux Pyrénées (2008) Arnaud Larrieu et son frère Jean-Marie se passionnent très tôt pour le cinéma grâce à un grand-père originaire des Hautes-Pyrénées qui tourne des films de montagne en 16mm. Adolescents, ils filment à leur tour en super-8, avant de tenter, sans succès, le concours de la FEMIS, puis de suivre des études de littérature et de philosophie. A partir du milieu des années 80, les frères Larrieu tournent de nombreux courts métrages qui font le tour des festivals -citons Les Baigneurs(1991) ou Bernard ou les apparitions (1993). Ils mettront deux ans à peaufiner le scénario de leur premier long, Fin d'été (1999), l'histoire des retrouvailles entre un ingénieur et son père ancien soixante-huitard.
En 2000, ils dirigent Mathieu Amalric dans La Brèche de Roland. Quatre ans plus tard, le comédien est à l'affiche d'Un homme, un vrai aux côtés d'Hélène Fillières, que les cinéastes avaient déjà dirigée dans le court Madonna à Lourdes.
Les réalisateurs, qui partent ensuite dans les Alpes tourner Peindre ou faire l'amour en 2005. Trois ans plus tard, ils reviennent sur leur territoire de prédilection pour un Voyage aux Pyrénées.

Ce film nous propose l'histoire d'un couple de comédiens célèbres Alexandre Dard et Aurore Lalu,(sous le pseudonyme de M. et Mme Go) qui arrivent en pleine nuit dans une vallée isolée des Pyrénées. Alexandre a imaginé que ce serait la destination idéale pour éloigner Aurore, en proie à des crises