Voyelle arthur rimbauld
L'alpha et l'oméga
Le premier vers fixe les perceptions chromatiques des 5 voyelles de l'alphabet français, A,E,I,O,U, énumérées ici dans le désordre avec inversion entre le U et le O. Le O final de la série lui fait évoquer l'oméga, la lettre ultime de l'alphabet grec. De la première lettre A (alpha), à la dernière O (Oméga) le système est complet, parfait. Les voyelles sont en majuscules, la construction parataxique (sans lien) avec le mot "voyelles", détaché comme une sorte d'incantation. La syntaxe du poème se compose de quatre distiques (groupe de vers, de même sens) dans l'ordre des voyelles réalisée par l'artifice de l'enjambement des golfes d'ombre. La dernière apostrophe, comme solennelle "- O l'Oméga rayon violet de Ses Yeux", isolée par le tiret, est le point d'orgue confirmant la vision du "voyant". Les tournures principales, qui contiennent les images associées aux lettres, sont nominales, en substantifs compréhensifs "corset", "golfes". On va toujours, d'un mouvement ascensionnel régulier, de la lettre au mot, puis du mot à la phrase qu'est le vers, puis au tissu de mots qu'est le poème. Ainsi est suggéré le pouvoir du Verbe poétique. Que le A soit noir ou bleu importe peu finalement ; on joue avec les lettres pour figurer les diversités. Le texte offre une lecture plurielle, les mots éveillent des images bien plus encore qu'ils n'en évoquent et c'est un monde nouveau que l'on veut mettre en mouvement. Les "naissances latentes" sont celles des poèmes à