Yue minjun, l’ombre du fou rire
Jusqu’au 17 mars 2013, une grande exposition consacrée à l’artiste chinois Yue Minjun, l'un des noms le plus reconnus de l'art contemporain chinois d’aujourd’hui, est présentée à Paris par la Fondation Cartier pour l'art contemporain. C’est la première exposition majeure de l'artiste en Europe. Sous le titre de « L'ombre du fou rire », l’exposition a rassemblé une quarantaine de toiles les plus emblématiques issues des collections du monde entier, ainsi qu'une centaine de dessins inédits qui n’avaient jamais rencontré le grand public.
À travers ses portraits grotesques hauts en couleur et hantés du rire énigmatique, les expressions fixes avec la bouche ouverte et les yeux fermés, on voit dans ces comportements étranges des masques impénétrables des personnages. De cette façon qu’il a développée depuis une vingtaine d’années, Yue Minjun a l'ambition de porter une vision satirique et désabusée sur la société de la Chine contemporaine et sur l’état du monde moderne. En cette occasion, avec ces œuvres mystérieuses et inquiétantes exposées dans le même espace, nous nous étonnerons d’une esthétique excentrique et une philosophie de « l’ombre du rire ».
Yue Minjun est né en 1962 dans la ville de Daqing au nord-est de la Chine. Au début, il n’était qu’un amateur dans le domaine de l’art. En 1985, il a été admis au département des beaux-arts de l’École Normale de Hebei. Dans les années 1990, il est venu au village des artistes de Yuanmingyuan aux alentours de Pékin. C'est là qu'il a commencé à établir son propre style et tenir « le rire » comme son thème. Pendant cette période-là, le monde de l'art chinois a constaté un nouveau courant d’art le « réalisme cynique », tandis que Yue Minjun est généralement considéré comme l'un des représentants de ce courant. Influencés par le climat social totalement différent que dans les années 1980, ainsi que par l'ouverture économique de la Chine vers le monde, ces jeunes artistes rompent avec le