L'abstention
Les jours passent et ne se ressemblent pas… Comme le dit le vieil adage, que l’on pourrait remplacer par « les élections passent et ne se ressemblent pas », traduit bien le contexte politico-civique que notre Vème République vit depuis maintenant depuis plus de quarante 40 ans. Les habitudes démocratiques changent et cette institution qu’est le vote soulève aujourd’hui quelques questions.
Institué par l’Article 3 de la Constitution, le vote est l’un des fondements même de notre société. Cet article constitutionnalise la Souveraineté appartenant au peuple qui l’exerce pour élire ses représentants, cette participation légitime la démocratie représentative.
Héritage directe des Lumières, réclamé et défendu pour son respect et son égalité entre les citoyens, le vote est aujourd’hui remis en cause et de nombreux citoyens ne passent pas plus par cette étape fondamentale dans la vie démocratique d’un individu. Ils ne s’expriment plus par ce biais. C’est à ce moment que nous parlons d’abstention.
Anne Muxel, directrice de recherche au Cevipof, définit l’abstention comme un « non vote » (par opposition au votes blancs et nuls qui sont des « non choix »), l’abstention étant le fait « d’électeurs inscrits sur les listes électorales qui ne participent pas à l’élection ».
Le fait d’être inscrit et de ne pas voter traduit-il un désintérêt de la part des électeurs ? Peut-on voir dans l’abstention autre chose qu’un désengagement civique ?
Nous étudierons successivement que l’abstention ne peut se limiter à cela et conduit à la réflexion d’une possible crise au sein de l’institution et, pourtant, nous verrons ensuite comment l’abstention peut-être perçu comme une nouvelle forme de civisme dans le jeu politique actuel civique.
I – Un engagement politique qui s’affaiblit, des citoyens de moins en moins concernés ou simplement indécis nous conduisent vers une crise de la représentation
A – La mesure de