L'Affiche Rouge
Une opération de propagande d’envergure
Constitué et organisé entre la fin de l’année 1942 et février 1943, le réseau Manouchian fait partie du groupe de résistance des « Francs-tireurs et partisans – main-d'œuvre immigrée » (FTP-MOI). Composé de 23 communistes (dont 20 étrangers: espagnols, italiens, arméniens et juifs d’Europe centrale et de l’est), le réseau effectue de nombreux attentats et actes de sabotages contre l’occupant nazi. Le réseau Manouchian tient son nom de son dirigeant : Missak Manouchian.
Arrêtés en novembre 1943, ses membres sont jugés lors d’un procès qui se déroule devant le tribunal militaire allemand du Grand-Paris, du 17 au 21 février 1944. 22 des 23 membres du réseau (Olga Bancic, la seule femme du groupe, étant décapitée le 10 mai) sont condamnés à mort et fusillés le 21 février au fort du Mont-Valérien.
Réalisée par les services de propagande allemands en France Des libérateurs? La libération par l'armée du crime ! (appelée aussi l’Affiche rouge) est placardée à Paris et dans certaines grandes villes françaises au moment du procès ou juste après l’exécution (le 22 février). Publiée à 15 000 exemplaires et accompagnée de nombreux tracts évoquant l’événement, elle constitue une opération de propagande d’envergure contre la Résistance.
L’armée du crime
L’image est organisée en trois parties. Barrant le haut et le bas de l’affiche, la question et la réponse Des libérateurs? La libération par l'armée du crime ! délivrent explicitement le message que veulent faire passer ses auteurs.
A l’intérieur d’un triangle rouge, figurent les photos, les noms, les origines et les actions menées par dix résistants du groupe Manouchian (Grzywacz – Juif polonais, 2 attentats, Elek – Juif hongrois, 8 déraillements, Wasjbrot – Juif polonais, 1 attentat, 3 déraillements, Witchitz – Juif polonais, 15 attentats , Fingerweig – Juif polonais, 3 attentats, 5 déraillements, Boczov – Juif hongrois, chef dérailleur, 20