Publié dans sa version intégrale et définitive chez Charpentier en 1877, septième roman de la série des Rougon-Macquart, L'Assommoir a d'abord paru en feuilleton au cours de l'année 1876, dans Le Bien public, puis dans La République des Lettres. Composé de treize chapitres, divisés en deux ensembles symétriques, de part et d'autre d'un sommet (le chapitre vii), le récit raconte l'ascension, puis la chute de Gervaise Macquart, jeune ouvrière montée de Plassans, en Provence, à Paris en compagnie de son amant, Auguste Lantier. Le roman s'ouvre sur un départ : après l'avoir abondamment trompée, Lantier se décide à quitter Gervaise. Restée seule avec ses deux enfants, Claude et Étienne, la jeune femme finit par céder aux avances de Coupeau, un ouvrier zingueur, avec qui elle s'installe dans un immeuble du quartier de la Goutte d'Or. C'est là que vivent, dans une étouffante promiscuité, la plupart des personnages du livre. Une première fête les réunit : la noce de Gervaise et Coupeau. Malgré l'envie et les médisances, le ménage prospère. Un enfant naît : Nana. Mais Coupeau tombe d'un toit, se blesse et perd son travail. Son état réclame des soins qui engloutissent les économies du couple. L'ancien ouvrier travailleur et sobre traîne désormais au cabaret, et se met à boire. Goujet, le forgeron secrètement amoureux de Gervaise, prête à celle-ci une somme importante pour lui permettre de s'acheter la blanchisserie de ses rêves. Le grand festin du chapitre vii célèbre l'avènement de la nouvelle propriétaire. Pourtant, tous les éléments sont déjà en place pour qu'au triomphe succède bientôt la chute : l'endettement envers Goujet, la métamorphose de Coupeau, devenu ivrogne, le retour de Lantier, la jalousie qui veille... Dès lors, tout se dégrade et sombre irrémédiablement. Gervaise commence à boire à son tour et néglige la boutique, qu'il lui faut bientôt abandonner. Nana grandit et mène une vie dissolue. Coupeau, atteint de délirium tremens, doit être interné et finit par