L'autre chez proust

1225 mots 5 pages
« ...un livre est un produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices ».

Nous ne sommes pas seuls. Quelque part en nous, avec nous, existe un Autre, un moi profond qui, comme le dit si bien Proust, n'est pas « celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices ». Cet autre moi, Proust le pose comme étant plus vrai que ce nous montrons en société, un moi tourné vers notre intérieur, un moi qui est plus nous-même que ne nous pouvons l'imaginer. À travers différents moments du premier tome d'À la recherche du temps perdu, soit Du côté de chez Swann, nous tenterons de comprendre comment apparaît cet autre moi, plus vrai que nature, qui n'est pas celui de notre quotidienneté sociale. L'autre moi n'est pas non plus celui de la personæ littéraire de l'écrivain, mais bien le véritable auteur. L'autre moi tient la plume, trace les lettres, investit son texte de ce qu'il est réellement, parce qu'il est dépositaire de toute la mémoire et que c'est elle qui permet l'écriture. Nous verrons donc les différentes intelligences que possèdent ces deux moi.

Charles Swann n'est pas de prime abord attiré vers Odette de Crécy. Il la trouve simple, n'apprécie ni ses joues, ni son teint, ni ses yeux trops grands et trop lourds. Elle est « d'un genre de beauté qui lui était indifférent, qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique »[1]. Swann commence à lui trouver quelque chose par l'intermédiaire de l'art, sa grande passion, qui fait partie de son moi intérieur. C'est seulement après avoir entendu la petite phrase de la sonate de Vinteuil et après avoir conféré à Odette une ressemblance avec Zéphora qu'il se sent interpellé. Son moi profond est « frappé »[2] par la ressemblance. C'est en observant les traits ressemblants qu'il voit apparaitre « un portrait d'elle en lequel son type devenait intelligible et clair »[3]. Ces liens avec la musique et la peinture

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