L'historien et les mémoire de la second guerre mondial
Introduction :
Les mémoires de la Seconde guerre mondiale sont influencées par le traumatisme qui en a résulté pour les Français avec la défaite totale de 1940, l’armistice, la collaboration, les persécutions politiques et raciales. Malgré l’épuration (jugement des collaborateurs) à la fois douteuse dans la violence des premières semaines et partielle dans les mois et années qui suivirent, la blessure est restée douloureuse pour les générations qui avaient vécu la guerre.
Problématique : en quoi le contexte d’élaboration des mémoires de la Seconde guerre mondiale en France les a-t-il déterminées ?
Le point de vue sur les années 1940-1944 est d’abord dominé par la mémoire de la Résistance. Il se transforme dans les années 1970 avec le réveil de la mémoire juive et un nouveau regard sur le régime de Vichy. Depuis les années 1990, la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs fait l’objet d’un « devoir de mémoire » envers lequel les historiens prennent leurs distances.
A- 1944-1971 : Le mythe résistancialiste, une lecture unanimiste de la Résistance
Le résistancialisme, concept forgé par l’historien Henri Rousso, désigne le mythe politique selon lequel la France aurait été, hormis quelques traîtres, unanimement résistante sous l’Occupation. Ce mythe est diffusé à la fois par les gaullistes et par les communistes. Il conduit à occulter le régime de Vichy et la collaboration.
1) Le mythe de la France résistante
Discours de l’hôtel de Ville, De Gaulle le 25/08/1944
Ordonnance du 9/08/1944 1 p 60
Affiche du PCF pour les législatives d’octobre 1945, 1 p 56
Discours de Malraux pour le transfert de cendres de J. Moulin p 70
Le général de Gaulle, chef de la Résistance, est en grande partie à l’origine de ce mythe. Dans son discours du 25 août 1944, il affirme que Paris s’est « libéré par son peuple avec le concours de la France tout entière » alors que 2% seulement des