L'hérésie cathare
Alain de Lille, dans "De fide catholica", écrit vers 1200, propose trois étymologies. La première rattache le mot à "casti", chaste, juste. Michel Roquebert juge cette hypothèse irrecevable. La deuxième est grecque, "cathar", qui signifierait que des cathares suinte le vice. En fait Alain de Lille confond "cathar", pur, et "katarroos", écoulement, mais au delà de l'erreur de grec le sens reste plausible. Enfin la troisième origine serait latine, de catus, le chat "car, à ce qu'on dit, ils baisent le derrière d'un chat" alors que dans le Nord de la France le chat noir est la personnification du Diable. Lorsque l'Église n'utilise pas le terme "hérétique" elle emploie parfois le mot cathare, infamant[4]. Quoi qu'il en soit, le terme n'est jamais utilisé par les hérétiques eux-mêmes. C'est apparemment Charles Schmidt qui relance l'expression en 1848 avec son Histoire ou doctrine de la secte des cathares ou albigeois. Le terme cathare manque donc d'historicité et de neutralité, mais c'est celui qui s'est imposé[5].
Apparition et diffusion en Europe[modifier]On a longtemps hésité sur les liens entre le catharisme et le bogomilisme. Ces deux doctrines furent considérées alors comme proches du manichéisme, car le clergé romain disposait d'ouvrages de réfutation, notamment ceux d'Augustin, ancien manichéen lui-même. Le bogomilisme subsistera en Bosnie, où il aurait été la religion officielle jusqu'à la conquête turque, à la fin du XVe siècle.