L'intermédialité dans le spectacle tragédies romaines
Au cœur d’un décor de centre des congrès anonyme, Ivo Van Hove manie l’hypermédialité de la vidéo avec finesse et nous ramène à notre statut de citoyen appartenant à une société forgée par la télévision, l’internet et tout autre canal porteur d’images intrusives. Voyons comment, par la multiplication des interprétations proposées par la vidéo, Van Hove invite le spectateur à dépendre d’elle sans dénaturer l’expérience profondément théâtrale des Tragédies Romaines.
Guerre en direct, tractations secrètes de politiciens, entrevues à chaud, adresses à la nation, bulletins de nouvelles, discours enflammés sur la démocratie, corridors du pouvoir et cœur de l’intimité, voilà tout ce qui est capté par les onze caméras; dix fixes accrochées en hauteur et une mobile. Le metteur en scène affirme : « La vidéo est pour moi un outil théâtral de notre temps (…) le théâtre a toujours utilisé les techniques disponibles dans la société de son temps. La vidéo n’est rien d’autre qu’un de ces moyens (…) un moyen de rendre le direct encore plus puissant. J’utilise la vidéo pour tenter de tout montrer dans les détails, que le public soit véritablement témoin de tout ce qui se passe sur scène. »
Les scènes de guerres et de rencontre avec le peuple étant coupées, c’est le public, libre de déambuler à