L'oeuvre artistique est-elle un moyen efficace pour lutter contre l'oppression?
« L’homme ne peut rien faire en bien ou en mal qu’en s’associant. Il n’y a pas d’armure plus solide contre l’oppression ni d’outils plus merveilleux pour les grandes oeuvres. » Pierre Waldeck-Rousseau (Homme politique Français 1846-1904)
La lutte contre l’oppression a depuis longtemps inspiré les artistes qui ont utilisé leur créativité pour révéler et parfois dénoncer les actes d’oppression au moyen de leurs oeuvres artistiques. Si l ‘oppression est parfois considérée comme une source d’inspiration elle est aussi souvent l’unique moyen d’expression pour les opprimés.
Racisme, oppression des femmes, homophobie, islamophobie et antisémitisme sont des formes d’oppression qui ont souvent fait l’objet d’oeuvres artistiques. Simone De Beauvoir, par exemple a embrassé bien des causes telles que la libération de la femme. Les auteurs tels que Boris Vian, Emile Zola, Pablo Picasso, Victor Hugo et Marivaux se sont inspirés de ces formes d’oppression et ont même parfois utilisé leur renommée pour apporter un peu plus de poids aux causes qu’ils ont illustrées. Déjà en 1725, l’étude de l’œuvre artistique suggère des projections sociales. Avec « l’Ile des Esclaves », Marivaux dépeint une enclave ou maîtres et serviteurs changent de rôles, et « La Colonie » distille l’idée d’une république établie par les femmes.
Combattre l’oppression par le biais des œuvres artistiques est une méthode plus subtile ; que l’on parle d’une toile, d’un morceau de musique ou d’un livre, la voix de l’auteur est là pour décrire et dépeindre avec des images et avec des mots, sans violence, sans commentaire.
Cette analyse est renforcée par des mouvements plus récents qui ont adopté l’art pour lutter contre l’oppression.
En Bolivie, le groupe Mujeres Creando (Femmes qui créent) couvre les murs de La Paz d’un mélange de graffitis artistiques et politiques et « utilise la créativité et l’art comme les principaux