L'historien et les mémoires
- En 1945, la priorité du gouvernement est de reconstruire l’État et la puissance de la France. pour rétablir l’unité nationale, on décide de ne plus parler aux jeunes générations de la défaite de 1940 et de la collaboration. Les gaullistes et les communistes instrumentalisent la mémoire en faisant le portrait d’une France entièrement résistante.
- De Gaulle nie la légitimité du gouvernement de Vichy. La République était à
Londres et les années 1940-1944 n’ont été qu’une parenthèse qu’il est urgent de refermer. De nombreux monuments sont érigés à la gloire des résistants. Au Mont Valérien, Dans la forteresse du XIXe siècle, plus de 1 000 personnes ont été fusillées par les Allemands entre 1941 et 1944. Un mémorial est construit en 1960 pour perpétuer leur mémoire. En 1964, les cendres de JeanMoulin créateur du Conseil National de la Résistance sont transférées au Panthéon. La gauche salue l’un des siens car Jean Moulin avait soutenu le gouvernement de Front Populaire en 1936.
Cependant, malgré l’action résistancialiste, la mémoire de ces années noires reste plurielle et conflictuelle en raison des division politiques et du contexte de guerre froide. Les résistants et les anciens combattants rejoignent des associations différentes en fonction de leurs affinités politiques.
La droite française fait voter en 1951 deux lois d’amnisties. A la mort de Pétain, ses partisans tentent de réhabiliter son action en affirmant qu’il a mené «double jeu» pour protéger les Français. Ils réclament que le héros de Verdun soit enterré à Douaumont.
En 1953, la France se divise lors du procès de 21 membres de la Division S.S.
«Das Reich» qui a massacré les habitants d’Oradour-Sur-Glane. Parmi les accusés, figurent 12 "malgré-nous" alsaciens qui seront condamnés puis amnistiés.
En 1956, les autorités censurent le film d’Alain Resnais « Nuit et Brouillard » car on y voit que les Juifs enfermés dans des camps sont