Le fait majoritaire
En effet, il n'est pas possible pour le président d'être élu s'il ne remporte pas, par le scrutin majoritaire à deux tours, la majorité absolue des suffrages exprimés. Il n'est donc pas le produit d'une coalition ou de tractations comme le chancelier allemand, il n'est pas élu par un collège d'électeurs comme aux États-Unis, il n'est pas non plus issu d'une majorité parlementaire, mais émane plutôt d'un regroupement politique sur son nom au deuxième tour qui peut être considéré, d'une certaine façon, comme un référendum sur la personne du président.
On dit parfois que le premier tour est l'équivalent d'une primaire américaine. Il peut, en effet, y avoir par exemple deux candidats prépondérants de droite et deux candidats prépondérants de gauche au premier tour. Dans chaque camp, c'est le mieux placé qui dispute le match final, qui ne retient que deux candidats. Le système français favorise ainsi ce que l'on appelle la bipolarisation, notion qu'il ne faut pas confondre avec le bipartisme, même si la France tend à s'en rapprocher.
La mise en place du scrutin uninominal à deux tours aux législatives écarte les partis aux scores trop faibles et favorise les grosse formations et donc la création de majorité à l'Assemblée nationale, d'où un phénomène de bipolarisation, propre à la Ve république, qui caractérise en partie le fait majoritaire avec une opposition droite gauche.
Ainsi, le président voit son autorité politique considérablement renforcée. La