Analysed du texte : comment wang-fô fut sauvé
L’auteur, Marguerite Yourcenar, de ce passage de la nouvelle « comment Wang-Fô fut sauvé », tiré du recueil des « Nouvelles Orientales » datant de 1963, a été une des premières femmes à entrer à l’Académie Française et sait donc mieux que quiconque ce qu’est l’art. Ce texte se situe en Chine aux temps des dynasties où l’art est omniprésent. L’art a du pouvoir pour celui qui le créé et/ou sur celui qui en est spectateur. Nous nous attacherons à déterminer quel est ce pouvoir sur ceux qui observent une œuvre artistique. Pour cela, la situation dans laquelle on contemple une œuvre, la façon que nous avons de l’interpréter et de la confronter au réel ont un rôle à jouer. Nous verrons enfin ce que l’art peut nous apporter.
La solitude du jeune Empereur, qui n’est qu’un enfant dans la première partie du texte (« pendant près de dix ans » l. 5, période clôturée par la proposition « A seize ans » l. 17), est profonde et très marquée par les nombreuses utilisations des pronoms personnels de la 1ère personne entre les lignes l. 3 et l. 11 : « je les regardais », « je me représentais ». L’Empereur précise aussi que ses serviteurs n’étaient que très rarement présents.
Les abondantes marques de ponctuation ajoutent à ce sentiment de solitude ceux de l’ennui et de l’enfermement. Elles renforcent l’impression de répétitivité du temps, comme le précise le narrateur : « les heures tournaient en cercle » l. 3, dès le début du récit. Cet enfant est donc seul et inactif : « Le jour, assis sur un tapis » l. 6, « mes paumes vides sur mes genoux» l. 7, et le seul moyen de passer le temps est pour lui de rêver et de regarder les peintures de Wang-Fô. Pour sortir de son isolement le jeune Empereur va se servir de son imagination « je me représentais le monde » l. 8 et va se transposer dans cet univers : « je rêvais aux joies que me procurerait l’avenir » l. 7. Puis il va confronter son imaginaire à celui de Wang-Fô : « je me servais de tes peintures » l. 11.
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