Bernard stiegler, son point de vue sur notre société consumériste
Pour lui, comme pour Baudrillard, dans l’art et la culture, comme dans tous les domaines, le consommateur a remplacé l’amateur. L’audimat et le marketing ont fait leur entrée dans les musées. Le rapport aux œuvres devient de plus en plus quantitatif, les musées accordent par exemple plus d’importance à leur fréquentation qu’à leurs œuvres. Ce consumérisme est l’opposé de cette relation qualitative et intime qu’un amateur d’art entretient avec les œuvres. En outre, n’oublions pas que consommer, en latin, veut dire détruire.
Il pense que nous vivons dans une société grégaire où la croissance est devenue mécroissance, société du tout-jetable promue par un capitalisme pulsionnel.
Ce système réduit les savoirs, c’est-à-dire aussi l’estime de soi et des autres. Effectivement, Stiegler affirme que nous sommes engagés dans un processus de prolétarisation( prolétaire : producteur sans savoir-faire) généralisée.
De plus, au début de la révolution industrielle, Adam Smith puis Karl Marx ont mis en évidence la désindividuation (individuation : ce qui distingue un individu d’un autre) qui résulte de la perte du savoir-faire des ouvriers lorsqu’ étant substitués par des machines, qui reproduisent désormais leurs gestes, ils n’œuvrent plus.
Dans ce consumérisme de masse, le consommateur perd aussi son savoir-vivre, le rendant indisponible aux autres, au monde et aux œuvres qu’il regarde comme des produits :