Claude THOLOSAN, Ut magorum et maleficiorum errores… (1436).

Ce texte est un extrait de la traduction française (par Martine Ostorero) d’un traité écrit en latin vers 1436 par Claude Tholosan. Le texte originel provient du registre de la Chambre des comptes du Dauphiné, conservé aux Archives Départementales d’Isère. Il fut découvert par Pierrette Paravy qui l’édita (en latin) en 1979 dans Les Mélanges de l’École française de Rome. Cette édition fut reprise en 1999 dans le numéro 26 des Cahiers lausannois d’histoire médiévale, assortie de la traduction de Martine Ostorero et d’un commentaire que Pierrette Paravy avait écrit pour l’ouvrage de 1979.
Un petit mot sur l’auteur, Claude Tholosan, avant d’aborder précisément le texte. C’était un juge laïque dans la région du Dauphiné. Se réclamant licencié en Droit civil, il exerça les fonctions de juge-mage du Briançonnais de 1426 à 1449. Il s’est essentiellement attaché à réprimer la sorcellerie. En 1436, après 10 ans d’exercice, il résuma son expérience (environ 100 procès) dans un traité intitulé « Ut magorum et maleficiorum errores ».
Ce traité, tel qu’il fut découpé par Pierrette Paravy, compte 35 paragraphes. Le texte du recueil reprend, souvent en partie, une dizaine de paragraphes qui donnent un aperçu global du propos de Claude Tholosan. Ce propos peut se définir en deux points qui constitueront les deux parties de cet exposé. Dans un premier temps, Claude Tholosan définit ce qui caractérise la sorcellerie (et corollairement l’hérésie) et réaffirme la nécessité pour les différentes instances répressives (spirituelles et temporelles) de collaborer pour la combattre. Dans un deuxième temps, il s’attache à légitimer sa place de juge laïque au sein de la répression pour, in fine, affirmer le primat de la justice du prince sur celle de l’Église.

I. De la nécessité de collaborer…

A. Une hérésie.
Le travail de Claude Tholosan consistait à juger des sorciers. Ce traité reflète son expérience personnelle,