Commentaire de Nuit Rhénane

Nuit Rhénane introduit le cycle des rhénanes, suite de poèmes ayant pour sujet l'amour du poète pour annie playden et inspirés par son séjour sur le rhin peu après sa déception amoureuse avec la jeune anglaise. Ecrit par Apollinaire en 1701, il est, comme tous les autres poèmes du recueil Alcools, en apparence traditionnel avec le thème très exploité du rhin couplé à celui de la mythologie, et contient un lyrisme classique mais pourtant réinventé et renouvellé afin de créer un jeu entre réel et irréel.
Nous étudierons en quoi ce poème est-il représentatif de l'écriture poétique d'Apollinaire, à travers une première partie sur le lyrisme renouvelé du poème, une seconde partie sur la progression dramatique du texte et enfin une dernière partie sur les deux représentations opposées de la femme.

Tout d'abord, ce poème contient toutes les marques du lyrisme traditionnel: on remarque la présence du sujet lyrique “je”, et des impératifs “écoutez”, “mettez”, “chantez” qui montrent que le narrateur s'adresse au lecteur. Les thèmes de la femme et du Rhin associés à celui la mythologie sont des thèmes lyriques très classiques, et la forme du poème avec les rimes croisées “flamme”-”batelier”-”femmes”-”pied” reproduites dans les trois sonnets composés uniquement d'alexandrins montre bien la volonté de l'auteur de donner un caractère traditionnel à son poème.
Cependant il y ajoute également des détails plus modernes, en opposition avec cette apparence classique: la forme même du poème, avec les trois sonnets et le monostiche est surprenante pour le lecteur et crée comme un cassure; l'écriture alterne les verts courts et longs ce qui crée un sentiment d'irrégularité; enfin l'auteur utilise des comparaisons absurdes, liant deux éléments sans réelle connexion, comme au premier vers “un vin trembleur comme une flamme”, et au dernier vers “Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire”.
La volonté du poète semble donc de destabiliser