Commentaire saltimbanques apollinaire
Dans la plaine les baladins
S'éloignent au long des jardins
Devant l'huis des auberges grises
Par les villages sans églises
Et les enfants s'en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours des cerceaux dorés
L'ours et le singe animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
Analyse comparative
Ce poème d’Apollinare a pour thème les gens du voyage, c’est-à-dire les saltimbanques.
On retrouve dans ce poème le champ lexical du mouvement, qui met en avant les mouvements des saltimbanques, qui sont des gens qui bougent, qui sautent, qui avancent, ils ne sont que de passage, avec leur famille entière. Le tableau de Picasso, Famille de bateleurs, représente bien ce poème d’Apollinaire. Les personnages représentés sont en mouvement, ils sont vêtus d’habits colorés, de clowns ou d’acrobates. On voit bien qu’ils ne sont pas établis dans la plaine où ils se trouvent, et qu’ils se débrouillent avec ce qu’ils trouvent ; on peut voir une roulotte à l’arrière-plan, qui est leur moyen de transport et leur maison, une maison qui ne reste jamais longtemps au même endroit puisqu’elle roule... En arrière plan, il y a un cheval, qui représente également le mouvement. Les couleurs vives de leurs vêtements contrastent avec la couleur beige, brune du paysage, et le ciel terne lui aussi, qui pourrait montrer que leur passage donne des couleurs à un quotidien monotone de la campagne où ils passent. Cette "plaine", on la retrouve dans le premier vers du poème : “Dans la plaine des baladins”. C’est la leur pour un instant, pourtant rien n’est à eux, tout est éphémère, le bonheur qu’ils apportent également. Le mot, « passage » que l’on retrouve au dernier vers, marque une opposition, qui souligne le temps qui passe, la vie qui s’écoule et qui grandit,