Le rouge
Couleur primaire, elle fut celle que les hommes utilisèrent en premier, comme le témoigne les peintures rupestres dans les cavernes. Le rouge est lié à de nombreuses significations et symboles, qui souvent s’opposent. C’est la couleur des extrêmes, celle de la noblesse et de l’aristocratie, mais aussi celle de la Révolution et du communisme.
Déjà, on trouve dans la religion les sens contraires associés au rouge : c’est la couleur des cardinales qui ont voué leur vie à Dieu, celle des martyrs, ou la couleur des prêtes lors des grandes célébrations. Cependant, c’est également la couleur du diable et des enfers, ou des pécheresses (cf. « l’Apocalypse » de Saint-Jean), voire des animaux impurs comme le renard (mélange avec le jaune pour donner le roux). Le rouge est fondamentalement sang. L’homme de Neandertal l’utilisait pour recouvrir ses morts afin de leur redonner vie. C’est la couleur du corps humain, de la santé (avoir de bonnes couleurs), celle que l’on perd à la mort. Mais c’est aussi la couleur de la guerre : les soldats étaient vêtus de rouge jusqu’au XXème siècle. De plus, les bourreaux étaient habillés de rouge, tout comme les juges aujourd’hui (notion des crimes de sang). Enfin, c’est la couleur de la matrice créatrice, celle des femmes en âge de procréer (le sang des menstruations). Le rouge renvoie donc autant à la vie qu’à la mort (cf. La Croix Rouge et son action).
C’est donc la couleur du conflit, mais aussi celle de l’amour, notions opposées mais intimement liées. De la séduction (rouge à lèvre) et la passion (cœur et rose) à l’érotisme et à la luxure, en passant par les prostitués et leurs sous-vêtements, la débauche ou les tabous, le rouge codifie chaque aspect des relations amoureuses. Cette couleur est associée aux grandes sensations, celle qui dynamisent l’être humain, qui le déséquilibrent comme la colère (« rouge de colère ») ou la timidité (« rouge comme une tomate »), qui l’échauffent (signe d’activité physique intense) ou le