FRANÇAIS

Dissertation

L’homme se crée par le secret. C’est en cherchant à l’élucider, consciemment ou inconsciemment, que nous créons et prenons sens.

Ecrit à la forme épistolaire, le roman « La couleur pourpre » d’Alice Walker met en évidence la condition des femmes Afro-Américaines au début du 20e siècle. Dans une société où le racisme et le sexisme sont de rigueur, l’auteur expose la volonté que détiennent les femmes à vouloir s’affranchir de leur secret de famille. Dans cette œuvre, nous retrouvons l’opinion émise par François Vigouroux selon laquelle l’homme se crée par le secret. En effet, nous démontrerons dans une première partie que les personnages du roman se créent en dépit du secret, car de manière consciente ou inconsciente ils subissent les effets d’un secret de famille. Cependant, ils ne cherchent pas à l’élucider. Nous constaterons dans une deuxième partie que la révélation d’un non-dit ou la prise de conscience d’un secret permet à certains personnages de donner un sens à leur vie.

En posant le poids du secret de famille au cœur de l’histoire, Alice Walker expose les tabous familiaux et sociaux de la société américaine des années 1900 à 1930. Au début du roman, Célie subit des violences telles qu’elle ne peut avoir qu’une mauvaise opinion d’elle même. Jeune adolescente isolée et traumatisée par les hommes, elle se dénigre et se soumet à la violence pour se protéger. A travers le personnage de Célie, l’auteur met en avant les tabous de la société. Victime de sexisme, de racisme, d’agressions sexuelles, de violences conjugales et d’humiliation, Célie subit les conséquences du chagrin de sa mère d’abord, puis celles du chagrin de Mr Johnson, son mari imposé. L’auteur, place la jeune fille dans une situation où elle doit assumer le rôle de sa mère, tant sur le plan domestique que sur le plan conjugal. Ceci démontre bien que Célie subit sans le savoir les effets du secret puisque sa mère sombre dans la folie parce qu’elle n’arrive pas