Dissertation sur le monologue au théâtre
L’art du théâtre est, dès l’antiquité, associé à la représentation. Re-présentation, le mot est important. Aristote le traitait comme un art majeur, ayant la faculté de reproduire la réalité, ce qu’on appelle la « mimésis ». Toutefois, on considère souvent que ce qui se déroule dans l’espace scénique est le fruit d’un artifice, d’une illusion. Ainsi le monologue est une parole totalement artificielle, dans la mesure où elle donne accès à une dimension psychologique du personnage. Ces éléments sont –ils suffisants pour dire que le théâtre n’est que cela : un art de l’artifice et de l’illusion ? Notre parcours tentera d’éclairer cette problématique en analysant d’abord ce qui contribue, dans le théâtre, à cette illusion, puis en distinguant les liens qui existent entre théâtre et réel.
Le théâtre, du grec « theatron », est d’abord un lieu qui accueille un spectacle, tel celui d’Epidaure dont les ruines sont encore très révélatrices de l’importance qu’avait le théâtre dans la Grèce antique. Il est un espace consacré au jeu et à la mise en scène, à la représentation. Mais au fil du temps, le mot s’est mis à désigner également un genre littéraire en entier, celui qui est destiné à être récité, joué, dans l’espace approprié. En remontant jusqu’aux origines, on comprend mieux en quoi le théâtre est marqué par l’illusion et l’artifice. La scène est un objet singulier qui découpe l’espace de manière artificielle. Sur celle-ci, les décors, les personnages, la parole symbolisent des lieux, des êtres, du langage que l’on retrouve dans la réalité. Le décor d’abord. Comme le montre la didascalie de