Comme pour le théâtre, la prose trouve dans le romantisme un épanouissement exceptionnel. Le romantisme est aussi l’âge d’or de la prose. Trois principaux types de romans marquent cette époque : le roman autobiographique, le roman historique ainsi que le roman social. Dans les années 1800-1820 apparaissent les « romanciers du moi » : il s’agit entres autres de Senancour, Madame de Staël, B. Constant et de Chateaubriand. Les romanciers parlent à la première personne et s’attachent à décrire les émois et les passions de leurs héros. Delphine et Corinne de Madame de Staël sont par exemple deux héroïnes emportées par leur passions mais qui trouveront la mort pour avoir voulu passer outre aux préjugés du monde et aux contraintes de la société. Peu à peu, le roman autobiographique cède la place au roman historique, qui dès 1820 connaîtra un succès énorme et grandissant. Le roman historique naît d’une nouvelle conception de l’Histoire. Le XIX° siècle voit en effet naître l’histoire nationale, avec des historiens comme Augustin Thierry, Guizot et Michelet. Cela engendre un goût pour le passé dans son authenticité, c’est-à-dire les récits d’époque, les monuments témoins d’au autre âge. Chateaubriand disait lui-même : « tout prend aujourd’hui la forme de l’histoire, polémique, théâtre, roman, poésie ». Le roman historique est inspiré des romans de l’écossais Walter Scott et il a produit, entre autres romans connus, Cinq Mars de Vigny (1826), Notre Dame de Paris (1831), Quatre Vingt treize (1874) de Victor Hugo ou Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. Dans ce nouveau type de roman, le cadre historique permet d’introduire du pittoresque, un arrière plan exotique où se livrent les aventures du héros. C’est ainsi que Prosper de Mérimée utilise la Corse dans Colomba (1840) ou l’Espagne dans Carmen (1858), de même que Théophile Gautier se sert de l’Egypte dans le Roman de la Momie (1858). De plus, le genre a une fonction didactique, du moins selon Vigny : ce sont les vérités